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Antirétroviraux contre le VIH : un traitement remboursé dès le diagnostic et mieux encadré

2016 est l’année d’une importante révision des conditions de remboursement des antirétroviraux utilisés pour traiter le virus du sida (VIH) : depuis le 1er décembre 2016, l’assurance soins de santé rembourse les traitements antirétroviraux dès que le diagnostic de séropositivité est posé.

2016 est l’année d’une importante révision des conditions de remboursement des antirétroviraux utilisés pour traiter le virus du sida (VIH) : depuis le 1er décembre 2016, l’assurance soins de santé rembourse les traitements antirétroviraux dès que le diagnostic de séropositivité est posé.
 
 

​Du VIH au sida

L’infection par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine, un rétrovirus) est une maladie infectieuse se transmettant par le contact étroit et non protégé avec les liquides organiques d’une personne infectée. Plusieurs modes de transmission sont observés : par voie sexuelle, par voie sanguine et de la mère à l’enfant.

Le VIH est une infection chronique et asymptomatique pendant des années. Cette infection reste, à ce jour, incurable. Sans traitement antirétroviral, elle a toujours un pronostic très défavorable qui mènera inéluctablement au décès du patient par syndrome d’immunodéficience acquise (ou sida qui est le stade ultime de la maladie).

Antirétroviraux : indispensables contre le développement du sida

Nous disposons heureusement actuellement de médicaments antirétroviraux efficaces pour aider les patients infectés. Le traitement antirétroviral ne guérit pas l’infection, mais jugule la réplication virale dans l’organisme et permet au système immunitaire de se renforcer et de regagner le pouvoir de combattre les infections.

C’est d’ailleurs à ce traitement antirétroviral que l’on doit la diminution spectaculaire de l’apparition de la phase sida ces dernières années. Cette thérapie permet aux personnes infectées par le VIH de continuer à mener une vie productive et en bonne santé. Les patients qui bénéficient d’un traitement correct et qui le suivent de façon stricte ont actuellement un taux de mortalité quasi comparable à celui de la population générale. Chez les patients correctement traités, le virus n’est plus détectable dans le sang et ces patients ne sont donc (quasiment) plus contagieux.

En 2015, 1.001 infections par le VIH ont été diagnostiquées en Belgique et 15.266 patients infectés par le VIH y ont été suivis médicalement. 89,4% de ces patients suivis recevaient un traitement antirétroviral.

Antirétroviraux : indispensables dès la pose du diagnostic

Jusqu’en novembre 2016, les patients infectés par le VIH ne bénéficiaient du remboursement d’un traitement antirétroviral que s’ils remplissaient différentes conditions, telles que la présence de manifestations cliniques liées à l’infection par le VIH ou des modifications sanguines témoignant d’une atteinte de l’immunité (taux de lymphocytes CD4).

Deux études scientifiques publiées en 2015 et 2016 (HPTN 052 et START) ont établi que la santé et la survie des patients infectés par le VIH étaient nettement améliorées lorsque le traitement antirétroviral était initié dès que le diagnostic de séropositivité pour le VIH était posé, sans plus attendre de manifestations cliniques ou sanguines de l’infection. Suite à ces publications, les recommandations internationales ont été adaptées.

Antirétroviraux : remboursés plus tôt et mieux encadrés

En 2016, l’INAMI a modifié les conditions de remboursement des médicaments antirétroviraux pour répondre aux recommandations scientifiques actualisées. Depuis le 1er décembre 2016, l’assurance soins de santé rembourse ces traitements dès que le diagnostic de séropositivité pour le VIH est posé.

Cet élargissement des conditions de remboursement des antirétroviraux ne doit pas faire perdre de vue que ces traitements ne sont pas anodins au niveau des effets secondaires qu’ils entrainent. Par ailleurs, de nouveaux médicaments apparaissent régulièrement sur le marché.
Dès lors, pour offrir des soins de qualité optimale aux patients, l’INAMI a jugé opportun de mieux encadrer ces traitements antirétroviraux et de confier l’accès au remboursement de ces traitements à des centres spécialisés dans la prise en charge du sida. Ainsi, depuis le 1er décembre 2016, les médicaments antirétroviraux sont remboursés si le traitement a été initié par un médecin spécialiste attaché à un Centre de référence Sida agréé. De même, une visite de suivi annuelle auprès d’un de ces médecins spécialistes est aussi requise pour obtenir l’autorisation de prolonger le traitement.

Prise en charge multidisciplinaire dans les Centres de référence Sida

Les Centres de référence Sida agréés ont conclu une convention avec l’INAMI qui leur confie la mission d’offrir une prise en charge médicale et médicamenteuse, ainsi qu’un accompagnement psycho-social optimal des patients infectés par le VIH.
Pour ça, ils disposent d’une équipe multidisciplinaire composée de médecins spécialisés dans le domaine du sida et dans celui des infections sexuellement transmissibles, mais aussi de psychologues, de diététiciens, d'infirmiers et d'assistants sociaux.

Baisse du prix des antirétroviraux

Les dépenses INAMI allouées aux antirétroviraux s’élevaient à 131,97 millions EUR en 2015 et à 142,16 millions EUR en 2016. Sur base des prix pratiqués en 2016, l’élargissement des conditions de remboursement des antirétroviraux entrainerait une hausse du budget de l’INAMI pour ces médicaments de l’ordre de 10 %. Pour limiter cet impact budgétaire, la mesure s’est accompagnée d’une baisse de prix de 4 % sur les antirétroviraux fortement utilisés en traitement de 1re ligne pour l’infection par le VIH.